Confident-Ciel....Providentiel...
"Il y a toujours une chose qu'on ne jette dans aucun cas. Ce n'est pas nécessairement une chose. Ce peut-être une lumière, une attente, un seul nom. Ce peut être une tache sur un mur, un arbre à la fenêtre ou même une heure particulière du jour. C'est une chose dont on s'éprend sans raison, sans besoin. C'est une fidélité silencieuse à ce qui passe et demeure. C'est un amour taciturne, immobile : il se dépose au fond de l'âme comme au fond d'un creuset. Il y laisse un rien de lumière, une poussière de ciel bleu.("Christian Bobin, La part manquante. )
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Ce ne sont pas les phrases que nous couchons,
mais nos désirs rêvés
Ce ne sont pas les mots que nous offrons,
mais les rêves qu’ils ont un jour frôlé
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Dire ou se raconter ...
Fragile et robuste
tout ce qui sort des silences.
Fragile parce que passer les barrières du silence, c'est prendre le risque de se dévoiler, et s'abandonner à la feuille n'est jamais sans conséquence. C'est faire jaillir de ses mains un aveu,
c'est décacheter une à une les lettres enfouies dans le recoin le plus intime de notre mémoire et demeurer ainsi en équilibre, en exil d'une vie déformée par nos regards d'adulte.
Robustes les racines qui portent cette envie et la soulève pour rejoindre l'autre dans nos aveux et se fondre hors de soi.
Il faut donner un corps à nos abîmes, un havre à nos exils, et un après à nos fuites en avant .
On laisse la plume guider, donner le ton, prendre la mesure et on découvre un monde comme on conquiert un univers
Sur cette page alors, il y a tous les soleils du soir, tout le regard aimé qui s'ouvre sur la page intime d'un partage .
S’écrire n'est rien,
et pourtant que vaudraient les silences sans nos mots pour les dire ?
Se dire n'est rien,
et pourtant que vaudraient nos phrases sans un coeur pour les lire ?
Cela ne vaudrait pas grand-chose.
parce que ce ne sont pas les phrases que nous couchons ,
mais nos désirs rêvés
Ce ne sont pas des mots que nous lisons,
mais les rêves qu’ils ont un jour frôlé
Est-ce à être plus loin que l'on est plus proche,
De soi, de l'autre ?
Où est-ce à le toucher ?
Loin on s’apprivoise, on se dit, on se raconte,
C’est le temps de l’apprivoisement et du silence qui est le plus difficile. Ensuite, bien sur, parler est plus facile …
Mais avant…
Il nous faut aller sur la pointe des mots.
Je dis souvent :
Ce qui pousse à dire est souvent futile au regard de ce qui mène à taire, les choses tues ne peuvent être oubliées,
Ce soir je voudrais rajouter
Mais c'est en les taisant qu'elles nous rongent et c'est en les disant qu'on s'en éloigne un peu...
"Parler de ses peines c'est déjà s'en consoler "
( A.Camus L'homme révolté )"
Alors , Dis moi,
Raconte moi...
Et Comme tu le ferais avec du sable, prends un peu dans ta main de cette douleur et laisses en fuir sur le papier
Comme tu le ferais avec du sable, serre dans tes poings cette douleur, et Imagines en, chaque grain, coller ta paume.
Puis ouvre le poing:
Et regarde les grains,
Certains tombent et s'éparpillent, et d'autres s'accrochent,
Là, dans ta paume
.
Ceux qui restent
C'est ceux que ta sueur d'Homme vivant a collé.
Ceux qui restent ressemblent à des étoiles
Sur ta paume, ces quelques étoiles,
Ce sont TES étoiles.
.Dures pertes,
Vives douleurs,
Purs trésors.
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Et Rien n'est vain,
Puisque
Tout,
Qu'est ce que le bonheur, sinon l'accord vrai
entre un homme et l'existence qu'il mène" ( A. Camus.Noces)
Alors Dis, Raconte moi,
Écris moi encore...
Martine.