La Voleuse
Coeur battant à la main, je touche la serrure,
Et m’empare du votre, laissé à l’abandon,
En-volant d’un seul geste vos précieuses armures,
Je suis élégamment, voleuse à ma façon…
Mon destin a frappé votre porte secrète,
Annonçant pour un temps l'accorte vérité,
Ainsi pourra frémir la voilure discrète,
De ces profonds décrets m’autorisant l'entrée.
A mille lieux de vous j’avance solitaire,
Sur la pointe des pieds, je viens et je vous guette,
Vous ne verrez la nuit qu’une fine silhouette,
Entrouvrir vos tiroirs pour percer vos mystères.
M’emparant méthodique, d’un silence entendu,
Je change le décor, déplaçant les miroirs,
J’emprunte vos espoirs rangés dans vos mémoires,
Envolant votre temps qui ne conjugue plus.
En écrivant un mot vous expliquant pourquoi
J’Excuse mes audaces guidées par cette envie
De dérober dans l'ombre vos peines en sursis,
Tout en purgeant les miennes sur celles de vos joies.
Mon destin a frappé votre porte secrète,
Allons laissez moi tout, ça ne me fait pas peur,
Coupable de recel, j’emporte vos douleurs,
Et vous donne à la place mes rêves de poète
Posant un billet doux qui demande pardon,
Tout est dans l’art de faire, de fort belle manière,
E n signant mon larcin à visage couvert,
Je suis élégamment voleuse à ma façon…
Le sourire d’un Ange sur cette ombre qui danse,
Accorde alors deux cœurs au même diapason,
Acceptant que l’excuse, justifie la présence,
Il laisse la voleuse, emporter sa raison…
Martine