Juste te dire ...
Parce que l’attente d’un retour ardemment désiré
Donne à tous les instants une longueur extrême
Et l’absence de celui que l’on aime
Quelque peu qu’elle dure a toujours trop duré
(Molière Amphitryon)
Une larme coule,
De source, de rêve, ou de joie
Une larme qui roule
Pour te rencontrer toi....
Juste te dire …..
Comme un écho sans voix, ivre de tant de tant,
Comme se rend un cœur qu'on a cherché longtemps,
Dans cette solitude j'arpenterai tes pas,
Ceux que j'entends au loin, ceux où tu ne viens pas
---
Une larme au regard,
De source, de rêve ou de joie
Une larme s'égare
Pour s'en aller vers toi
---
Apesanteur
Comme Un désir,
A pesante heure,
Commun désir...
Dis moi, raconte moi ces rêves d'Atlantique,
Au ressac d'une nuit ne tenant qu'à un fil,
Quand la plume au pinceau fait le coeur acoustique,
Quand la brume d'un jour éloigne de l'exil.
Dis moi, raconte moi le temps des vieux gréements,
Lorsque le Goéland d'un seul battement d'aile,
Part planer au dessus, survolant l'océan,
Puis se pose et là tend pour voler avec elle.
Dis moi, raconte moi entre sève et calame,
Lorsque la voûte aux vents inspire le repos,
Lorsque ton chant se perd au brûlant de la flamme
Et qu’au parchemin peau, tu laisses ton écot.
Dis moi, raconte moi, quand les corps étaient cendre,
Lorsque chacun criait pour pouvoir mieux s'entendre
En joignant des mains vides qui priaient tous les dieux,
Portant l'indifférence aux détours de leurs yeux.
Dis moi raconte moi l’hypothèque d’y croire,
Et cette étoile bleue au plus profond des yeux,
Dis moi, raconte moi, réinvente l’histoire,
Celle de l’âme nue à l’aube du soyeux ...
Dis moi, raconte moi,
Où commence la vie quand s'arrête le monde,
L’univers à l'envers, de l'heure à la seconde,
Montre moi cette halte où s'abreuve la biche,
Et ce havre de paix où personne ne triche.
Dis moi, raconte moi, les monts et les merveilles,
De la lune qui berce une nuit qui sommeille,
La caresse du jour et l'aube qui s'éveille,
Au sourire grenat d'une bouche vermeille.
Dis moi, raconte moi, les rayons du soleil,
La chanson de l’oiseau et le vol de l’abeille,
Le bateau qui s’en, va celui qui appareille,
Et le chat qui ronronne endormi sous la treille.
Dis moi, raconte moi, les monts et les merveilles,
La saison des rameaux et le temps des groseilles,
Celui du bois, des fleurs et des fruits en corbeilles,
Celui des moissons riches sous un vol de corneilles.
Dis moi, raconte moi, la fragrance des roses,
Et le temps suspendu dans la beauté des choses,
Quand chaque crépuscule dévoile un horizon,
Sur des jardins en fleurs à la belle saison.
Dis moi, raconte moi, le miracle d'attendre,
Qui trace des sillons pour que l'herbe soit tendre,
À l'aube du soyeux sous l'aurore argentée,
Promettant le meilleur, au delà des Malgrés.
Dis moi, raconte moi,
Quand au levé de lune elle entendra tes pas,
Ceux où tu viens de loin, ceux où tu ne viens pas,
Et l'amour qui aborde les vagues océans,
Lorsque la houle brode sur la harpe du tant.
Dis moi, raconte moi, le frisson des peaux aiment,
À l'encre de velours la beauté d'un je t'aime,
Le secret des toujours posés sur un poème,
Les éternels retours d'une vie de bohème.
Dis moi, raconte moi, les toujours de l'encore,
Quand chaque mot se grise aux brûlant d'un des corps,
Quand le décor planté, la flamme redemande,
Aux plaisirs d'exulter et aux mains de se tendre.
Quand rêver doucement ce qui n’a pas été
C’est penser autrement ce que demain sera…
Dis moi raconte moi ce monde merveilleux,
Celui ou l'Homme libre ne se construit qu'à deux
---
Dis moi, raconte moi lorsque le souffle court,
La voix murmure encore un dernier mot d'amour.
Emprisonnant les peines en traînant son pas lourd
La nuit referme t-elle les paupières du jour ?
Dis moi, raconte moi le tout dernier soupir,
Quand les regards se perdent à l'ultime sourire,
Voit-on encore briller les miroirs dans la boue,
Le feu est t-il moins flamme au dernier rendez vous ?
Dis moi, raconte moi les couleurs de l'automne,
Et l'écorce d'un bois qui n'attend plus personne,
Rêve t-il de s'éteindre aux pourpres du couchant,
En espérant l'hiver comme on meurt doucement.... ?
Martine .)
Sache que je te prends tout au-dedans de moi,
Comme un bijou très rare qu’il me faudrait cacher,
Mais qui laisse briller tout ce qui ne fut pas,
Et doucement rêver ce qui n’a pas été...
Aragon écrivait, que qui vivra verra,
La lueur aube l’heure au divin d’un était
Et rêver doucement ce qui n’a pas été
C’est penser autrement ce que demain sera…
----
Juste vous dire …
" Un seul être vous manque,
Et tout est dépeuplé"
(Alphonse de Lamartine)
----
Dis moi, raconte moi les couleurs de l'automne,
Et l'écorce d'un bois qui n'attend plus personne,
Rêve t-il de s'éteindre aux pourpres du couchant,
En espérant l'hiver comme on meurt doucement.... ?
Martine .