rouge et noir
La mort fait le pari :
Vous êtes le hasard ...
Et sous ses cils battants, on peut y deviner,
ses deux yeux prédateurs, insensibles et glacés
Rouge et Noir ....
Le soir sur un chemin à la croisée du Diable,
Apparaît dans l’abîme d'une route improbable,
Gigantesque bâtisse A l’heure ou rien ne bouge,
Des griffes de la nuit hurle l’auberge rouge..
Des corbeaux immobiles posés sur la toiture,
Découpent leurs carcasses teintées au noir obscur,
Lorsque la nuit s’avance Diane presse son pas
Tenant l’arc triomphant et la mort à son doigt …
Tremblez dociles proies à la chair jeune et tendre,
Aux douze coups fatals qui lui tarde d’entendre,
Quand, semblant vous guetter aux cernes des serrures,
Elle glace chaque mot aux souffles d’un murmure.
Invitant l’insouciante à passer sous le porche…
Là debout dans l’impasse, sa main tient une torche,
Les ténèbres défont sa grimace plaintive,
Entrez vous réchauffer …Venez belle captive.
Elle tisse sa toile sous ses pattes avides,
Latrodectus est veuve, et noire l’arachnide,
Plantant ses crocs avides sur vos gorges brûlantes,
Minuit est douce ivresse, voici l'heure sanglante...
Alors qu'un clair de lune ankylose l'endroit,
Sur son dernier quartier Diane emboite son pas.
Ses dents feront crisser les poutres du logis,
Sur des murs qui ruissèlent s’écoule sa folie.
D'une lame acérée d'où le sang doit couler
Des lambeaux de terreur rampent sur le plancher...
Autour des cous tranchés et des membres meurtris
Mon ami qu’il fut doux d’encourager leurs cris !
Et leurs gorges supplient à la mort de venir,
Lâchant dans leur frayeur « Qu’il est doux d’en finir. »
Sur le seuil tombe alors une goutte de sang,
Diane est là sur le toit, un pinceau dans les dents,
Riant en dessinant un écriteau qui saigne :
"Auberge du trépas "note t-elle sur l'enseigne
Gigantesque bâtisse A l’heure ou rien ne bouge,
Des griffes de la nuit hurle l’auberge rouge..
Vous et moi nous savons qu'il est déjà trop tard
La mort fait le pari : Vous êtes le hasard...
Martine